.jpg)

Né à Bologne en 1945, Lucio Fanti arrive à Paris au milieu des années 1960 après avoir passé son adolescence à Londres. Très vite, il intègre un cercle de peintres particulièrement actifs, parmi lesquels Eduardo Arroyo, Antonio Recalcati et Gilles Aillaud. Reconnu pour ses tableaux inspirés de l’imagerie soviétique, idyllique, et empreints d’ambigüités, il participe à des initiatives collectives (Salle rouge pour le Vietnam en 1968 ; Police et culture I et II en 1969 et 1970), ainsi qu’à l’œuvre collective La Datcha en 1969, avec Gilles Aillaud, Francis Biras et Fabio Rietti, sous l’impulsion d’Eduardo Arroyo, tableau acheté en 2024 par le Musée national d’Art moderne — Centre Pompidou.
En 1973, Lucio Fanti bénéficie d’un accrochage personnel à l’A.R.C. / Musée d’art Moderne de la Ville de Paris. Et en 1976, Eduardo Arroyo, en tant que commissaire, l’inclut dans son exposition Actualités internationales 72-76 de la Biennale de Venise. Son œuvre évolue ensuite vers des atmosphères plus oniriques, sous le signe des derniers mots écrits par Maïakovski avant son suicide, et que Lucio Fanti reformule ainsi : « La barque de la poésie s’est écrasée contre la vie quotidienne ».
La barque s’est échouée ou bien elle a coulé, brouillard et nuit envahissent la toile, les rêves sont brisés, les poètes sont statufiés, de même que les leaders, un temps porteurs d’espoir.
Mais les tableaux de Lucio Fanti jouent aussi sur la force des contrastes. Les personnages se raccrochent tant bien que mal à des pages de livres emportées par le vent, à des lettres qui structurent les paysages, aux lumières qui percent malgré tout.
Les eaux sombres reflètent l’élégance lumineuse des nymphéas. Les symboles des réjouissances de l’enfance (jeu de ballon et de cartes), et des vacances (chaises longues, tentes) s’imposent sur la scène.
Et le peintre s’amuse avec les mots : la vacance du poète sous la tente... Il expose alors dans plusieurs galeries italiennes, et collabore régulièrement avec la galerie parisienne Krief-Raymond. Ce qui aide à faire entrer ses œuvres dans de grandes collections publiques : Musée national d’Art moderne — Centre Pompidou, Musée d’art Moderne de la Ville de Paris, Centre National des arts plastiques, Musée de Grenoble.
Puis peu à peu, il se consacre surtout au théâtre et à l’opéra, réalisant des décors pour de grands metteurs en scène (Bernard Sobel, Peter Stein, Klaus Michael Grüber, Jean-Pierre Vincent, Luc Bondy...).
Mais il revient au pinceau au milieu des années 1990, en naviguant entre peinture à huile et aquarelle.
En 2011, le Musée Estrine lui organise une exposition rétrospective, Peinture et Théâtre, dont le catalogue est particulièrement riche en images et en textes.
En 2018, le FRAC PACA, le Théâtre national de Marseille (La Criée), et le Centre d’art contemporain intercommunal d’Istres, ont exposé son travail récent.
Exposition du 17 avril au 19 juillet 2025
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Lien vers le dossier de présentation de l'exposition
Légende de l'image :
Lucio Fanti, Nymphéas dans la mer, 1980
Huile sur toile, 130 x 162 cm
Créée en 2019, la galerie Kaléidoscope défend des artistes ayant marqué la seconde moitié du XX ͤ siècle et accompagne des créateurs «d’aujourd’hui», en suscitant des endroits de mise en perspectives et de dialogue entre les générations.
Nous présentons tout particulièrement des peintres, actifs sur la scène artistique parisienne dans les années 1960 et 1970, et venus pour la plupart des quatre coins du monde, pour former une véritable avant-garde figurative.
Sur la base de collaborations étroites avec les estates, les musées et les historiens de l’art, nous avons le souhait de remettre en lumière ce formidable foisonnement de la peinture figurative à Paris, communément appelé "Nouvelle figuration".